BONSO BIKALE TSHINTU TSHIMUE


Pakistan : le gouvernement autorise un réexamen de la sentence d’acquittement d’Asia Bibi

07/11/2018 21:20

Après trois jours de paralysie du pays due aux violentes protestations de groupes islamistes extrémistes, le gouvernement pakistanais a signé un accord autorisant à faire appel de la décision de la Cour suprême d’acquitter Asia Bibi, le 2 novembre 2018. La Pakistanaise chrétienne de 47 ans, emprisonnée depuis juin 2009 pour des accusations de blasphème et condamnée à mort, n’a pu être relâchée et elle a interdiction de quitter le pays, a décrété le gouvernement.

D’après Vatican News, qui suit les développements de l’affaire, l’accord signé avec le parti Tehreek-e-Labbaik Pakistan (TLP) prévoit qu’Asia Bibi ne pourra pas rejoindre sa famille à l’étranger avant un réexamen de la sentence. Le quotidien pakistanais Dawn regrette une nouvelle « capitulation » face aux extrémistes.

Par mesure de sécurité dans un climat très agité, l’Eglise pakistanaise a dû annuler les messes du 2 novembre. Saif ul-Mulook, l’avocat d’Asia Bibi, s’est vu contraint de quitter le pays sous la menace, n’ayant pas reçu de protection. Assurant de sa volonté de poursuivre la bataille judiciaire, il regrette que le gouvernement n’ait pas réussi à faire appliquer une sentence de la plus haute Cour du pays.

Asia Bibi avait été acquittée de toutes ses charges par la Cour Suprême du Pakistan le 31 octobre. Détenue à la prison de Multan, elle avait été dénoncée pour blasphème par des femmes musulmanes de son village d’Ittanwali. Mais des réactions violentes ont éclaté dans le pays, de la part des groupes fondamentalistes qui ont menacé de mort les magistrats et réclament la pendaison d’Asia Bibi.

A l’occasion de la Journée de la protestation mondiale contre la persécution des chrétiens organisée par L’Aide à l’Église en détresse (AED), le pape François avait reçu la famille d’Asia Bibi, son mari, Ashiq Masih et l’une de leurs filles, Eisham Ashiq, durant une quarantaine de minutes en privé, le 24 février 2018, au Vatican. Il a salué Asia comme une « femme martyre… exemple pour une civilisation qui a peur de la souffrance ». Deux ans plus tôt, le 15 avril 2015, Ashiq Masih avait participé à l’audience générale du pape .

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